Martha Desrumaux était une femme résistante, communiste, rescapée de Ravensbrück et avec une telle aura… Elle était « célèbre » pour avoir été la première femme interrogée au retour du camp en gare de Lyon. Ouvrière du textile engagée dès l'âge de 13 ans dans le syndicalisme et dès 15 ans en politique, la « pasionaria du Nord » Martha Desrumeaux a consacré toute sa vie (1897-1982) à défendre et valoriser les anonymes, ceux dont le militantisme et le travail ont aussi contribué au développement des valeurs de notre société. Maintenant que nous avons du recul et une conscience du rôle de la classe ouvrière dans la construction du modèle social français au XXe siècle, cela semblerait symboliquement judicieux. En 1917, évacuée à Lyon, elle met victorieusement en grève son atelier textile ; elle ne sait ni lire ni écrire ! Pourtant, quarante ans après sa disparition, le nom de Martha Desrumaux reste absent de la plupart des manuels d’histoire. Elle s’est syndiquée dès l’âge de 13 ans, ce n’est pas si courant… Ce n’est pas la seule femme à s’être engagée autant mais, comme le souligne l’historienne Michelle Perrot, elle avait quelque chose d’exceptionnel. Aucun militant, ni aucune militante issus de la classe ouvrière ! Après Simone Veil, Martha Desrumaux sera-t-elle la prochaine femme à entrer au Panthéon ? Durant toute sa vie, elle s’est engagée pour faire progresser les acquis sociaux et … Nous sommes nombreux à souhaiter que soit rétablie au panthéon le sens du mot égalité, notamment sociale, en soutenant la cause de l'inscription sur ce prestigieux monument de martha desrumaux. », François Perlier. « Toute sa vie, Martha a lutté pour l’émancipation de l’humain et plus particulièrement pour celle des femmes soumises au patriarcat et au Code civil édicté en 1804.». Martha Desrumaux est une figure féminine emblématique de notre histoire populaire. Je viens d’une famille communiste qui s’intéresse à la Résistance et à l’histoire ouvrière. Retrouvez le meilleur de Télérama avec nos cinq newsletters : Ecrans & TV, La Quotidienne, Télérama Sortir Grand Paris, Télérama Soirée (abonné) et Télérama Week-end (abonné), “L’immense majorité des figures mises en avant dans notre histoire sociale sont des hommes.”, “Le Panthéon ne compte que cinq femmes. C’est pourquoi nous demandons l’accession de Martha Desrumaux au Panthéon. Il ne s’y trouve aucune ouvrière.”, L’historienne Michelle Perrot : “L’histoire des femmes est toujours un peu regardée avec condescendance”. UNE OUVRIERE AU PANTHEON ! Je m’étais alors interrogé sur le rôle de la lutte sociale et syndicale, notamment dans l’émancipation féminine. 303 talking about this. MOSAIK RADIOS : Madeleine Riffaud, résistante, journaliste, écrivain, témoin, raconte chaque semaine sur Chansons Rouges le jeudi à 15h, le vendredi à 10h, le dimanche à 20h.CHANSONS ROUGES L'INFORMATION EN CONTINUE : Flashs d'actualités toutes les heures de 6h à 23h. En juillet 1945, elle est une des seize premières femmes députées. » Dans l‘entre-deux-guerres, Martha Desrumaux n’a de cesse de vouloir faire entendre la voix de la classe ouvrière et des femmes. Martha Desrumaux, autodidacte de choc. Journaux à 7h, 9h, 13h, 17h, 19h. Panthéon : qui a peur de Martha Desrumaux ? Des actrices plus jeunes que l’âge de leur rôle, ce n’est pas trop vieux jeu ? Grande gueule, Florimond, le père, avait été licencié de l’usine à gaz où il travaillait et avait ouvert un petit commerce pour nourrir sa famille. Le documentaire « le Souffle de Martha » rend hommage à la militante syndicale et résistante qui fut l’une des premières femmes députées. À voir Le Souffle de Martha, lundi 8 mars, à 20h30, sur LCP-Assemblée nationale. En janvier 1936, elle est présente dans La vie est à nous de Jean Renoir aux côtés de Maurice Thorez, de Jacques Duclos et de Paul Vaillant-Couturier. Le 1er août 1914, ayant appris l’assassinat de Jaurès, elle quitte l’entreprise pour mettre en berne le drapeau rouge au fronton de la maison du peuple. Ce n’était visiblement pas suffisant pour figurer parmi ces archives. Je pense qu’elle devait être assez fière d’être une ouvrière communiste désignée députée. Après neuf mois, durant lesquels débrayages et manifestations se multiplient, cent mille mineurs se mettent en grève du 27 mai au 9 juin. Titre percutant, certes mais qui est juste. Après 1950, elle poursuit son activité pour la défense des déportés, contre les guerres coloniales, pour la paix et pour donner aux jeunes filles toute leur place dans la société.Parcours exceptionnel, engagements multiples… C’est pourquoi nous demandons l’entrée de Martha Desrumaux, l’ouvrière, au Panthéon. Et surtout, c’était une femme ! À 13 ans, elle adhère à la CGT, engagement exceptionnel à l’époque pour une adolescente ; à 15 ans, elle entre aux jeunesses socialistes. Quand j’ai appris que sa propre petite-fille avait découvert qui était véritablement sa grand-mère des années après sa disparition, je me suis dit qu’il y avait un symbole fort à explorer. Il est très étonnant qu’elle ne soit pas davantage connue, étant donné son parcours et son destin singuliers. Martha accepte. » J’acquiesçais. Pour la faire taire, le patron lui propose le poste de contredame. s de Martha Desrumaux, est de celles et ceux qui ont relancé la campagne pour que cette ouvrière, élue du peuple et syndicaliste, ait enfin la reconnaissance de la patrie. « Les enfants dansent devant le buffet vide » et elle parvient à convaincre ces femmes de confier leurs enfants à Lille ou dans le bassin minier, allégeant ainsi la vie des familles grévistes. En août 1906, pompier volontaire, il meurt écrasé par la pompe à eau. Alerté par ce manque de reconnaissance historique, François Perlier lui a consacré un documentaire, Le Souffle de Martha, diffusé ce 8 mars sur LCP. En 1924, elle organise ses compagnes de travail aux ateliers Hassebroucq à Comines. Figure du communisme en France, Martha Desrumaux était une ouvrière et… une femme, soit deux raisons d’être oubliée par l’Histoire. Au retour des camps, elle a été désignée pour intégrer l’Assemblée consultative au côté de quinze autres femmes. Cet hommage est-il nécessaire ? Aujourd’hui, cinq femmes sont au Panthéon, dont trois dernièrement. Elle est de ces femmes qui ont œuvré pour l’émancipation de l’humanité. Martha Desrumaux est la première femme élue au comité central du Parti communiste français. D’abord mise au secret à la prison de Loos dans le Nord, elle est déportée au camp de Ravensbrück en mars 1942, avec des déportées de toutes nationalités. Pierre Outteryck, historien et biographe de Martha Desrumaux, qui a milité pour son entrée au Panthéon dès 2018, revendique un « droit de mémoire » et non un devoir de mémoire. Martha Desrumaux aura consacré ses forces à défendre et valoriser les anonymes, ceux dont le militantisme et le travail ont aussi contribué au développement des valeurs de notre société. Elle me demanda : « Tu es du Nord, connais-tu Martha Desrumaux ? Alors que les femmes n’ont pas le droit de voter, elle les incite à pousser leurs maris à voter pour les candidats du Front populaire. Ouvrière du textile dès neuf ans, cégétiste et membre des Jeunesses socialistes à treize ans, communiste dès 1920, elle organisa sa première grève à vingt ans, en 1917 ! « Martha Desrumaux a eu des responsabilités mais n’était pas à proprement parler une femme politique, c’était une militante de terrain. “Lady Bird” sur Netflix : quand Greta Gerwig signait un premier film de haut vol, David Dufresne : “Le jour où nous ne pourrons plus diffuser des images de la police, nous ne serons plus dans un État républicain”. L’idée de faire entrer Martha Desrumaux (1897-1982) au Panthéon ne tombe pas du ciel. s de Martha Desrumaux, est de celles et ceux qui ont relancé la campagne pour que cette ouvrière, élue du peuple et syndicaliste, ait enfin la reconnaissance de la patrie. Elle est née dans le syndicalisme du début de siècle, a baigné dans ce milieu socialiste. Intriguée, j’avais un accent méridional et j’habitais dans le Nord. En 1928-1929, Martha joue un rôle essentiel lors des grèves des usines textiles d’Halluin. De ces expériences naît un journal : L’Ouvrière ancêtre d’Antoinette et de Clara.Dès 1933, elle comprend que le fascisme parvient à rassembler les grands financiers profiteurs de la crise et les chômeurs artisans, commerçants, ouvriers déclassés victimes de celle-ci. Les archives historiques sont représentatives de l’ordre de la société. ». Le Panthéon ne compte que cinq femmes, dont trois admises très récemment. L’historien Pierre Outteryck a pris conscience de l’importance de son engagement et a commencé ses recherches. Les Docs du Nord / STM « Wéo » / Pictanovo. C’est pourquoi nous demandons l’accession de Martha Desrumaux au Panthéon. Hotel, restaurant, musée, tourisme, jardins. Assez vite, elles sont entrées en contact car elles ont compris que c’était une militante communiste. Par ailleurs, elle a eu des responsabilités mais n’était pas à proprement parler une femme politique, c’était une militante de terrain. Elle devient ensuite secrétaire de l’UD-CGT du Nord. Ouvrir le Panthéon au monde ouvrier. Un hommage national pour cette femme de tous les combats et au parcours hors du commun. Un collectif en caresse l'espoir, ravivant la mémoire de cette figure du mouvement ouvrier, féministe et résistante, des usines textiles du Nord au camp de concentration de Ravensbrück. Martha s’occupe également des ménagères. J’ai donc été très surpris de ne pas avoir entendu parler de Martha Desrumaux avant. Malgré son engagement, Martha Desrumaux semble être tombée dans l’oubli. Ils ont le droit d’être reconnus pour cela. Elle est malheureusement oubliée, ignorée. La grève est une affaire d’hommes, dit-on à l’époque ! En 1910, Clara avait fait adopter par le congrès ouvrier, réuni à Copenhague, la proposition de faire du 8 mars la journée de lutte pour le droit des femmes. Cette femme en est le symbole. Martha ressent confusément la solidarité, la volonté de construire ensemble, la possibilité de se battre. À ces mots, Martha aurait éclaté de rire. C’est pourquoi, en 1921, elle fit le choix du jeune Parti communiste. Certains hausseront les épaules… Au contraire, je revendique le droit de mémoire et non le devoir de mémoire ! Ouvrir le Panthéon au monde ouvrier, à une ouvrière. Au grand dam du patron, elle transforme le poste en délégué du personnel et se fait porteuse des revendications collectives et singulières de l’atelier. Le fait que Martha Desrumaux soit moins célébrée que d’autres figures masculines emblématiques de la lutte ouvrière a-t-il eu un impact sur la quantité et la qualité des archives que vous avez pu trouver ?Forcément ! C’est également ce qui m’a motivé à réaliser ce documentaire. Cela en dit long sur les inégalités de représentation dans l’histoire. Martha pressentait que ces bouleversements fondamentaux ne pouvaient se faire sans une organisation syndicale active dans l’entreprise et un engagement politique. Le droit de mémoireC’est clair : faire entrer l’ouvrière Martha Desrumaux au Panthéon sur le fronton duquel est inscrit « Aux grands hommes la patrie reconnaissante » est un double clin d’œil. L’ouvrière Martha Desrumaux, «oubliée» de l’Histoire, entrera-t-elle au Panthéon ? Je travaillais sur la fusillade du 1er mai 1891 de Fourmies. On continue pour que Martha Desrumaux, une ouvrière, entre au Panthéon et avec Martha c'est TOUTE LA CLASSE OUVRIÈRE qui entrera au Panthéon. Pour empêcher ce rassemblement en France, elle organise en décembre 1933 une marche des chômeurs de Lille à Saint-Denis, le préfet de la Seine ayant interdit à ce cortège revendicatif d’entrer dans Paris… Elle va être parmi les artisans du Front populaire en mêlant drapeau tricolore et drapeau rouge, la devise républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité aux valeurs ouvrières : Justice, Paix et Solidarité. Marie-Claude ajouta : « Martha, que j’ai bien connue à Ravensbrück, est sans nul doute la plus grande dirigeante ouvrière. Après la libération du camp de Ravensbrück, où elle a été déportée, elle est désignée parmi les seize premières femmes déléguées de l’Assemblée consultative de 1945. L’institut d’histoire sociale de la CGT avait invité le 11 avril 2019 à Toulon, son biographe Pierre Outterick, historien agrégé d’histoire, président de l’association des amis de Martha Desrumaux, à l’initiative de cette pétition qui ferait entrer au Panthéon, la 6è femme (pour 76 hommes) et la première ouvrière. » À l’époque, la classe ouvrière est porteuse d’avenir, d’émancipation, comme le disait Jean Jaurès dans L’Humanité. Nos aînés ont construit la France par leur travail, leurs souffrances, leurs luttes. Là pétition à signer sur cette page. Martha s’enfuit très vite. Martha Desrumaux naît en 1897 à Comines dans le Nord, au bord de la Lys, rivière frontière avec la Belgique. Un destin de femme hors du commun qui, à … Avec Martha, c’est la classe ouvrière qui entrera au Panthéon ! Son père avait une sensibilité anarcho-syndicaliste, son frère était engagé également. C’est pourquoi nous demandons l’accession de Martha Desrumaux au Panthéon. Elle fut l’une des âmes de la résistance dans ce camp aux côtés de Jeanne Tétard, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Geneviève de Gaulle et Germaine Tillon.À la Libération, Martha fait partie des premières femmes qui peuvent voter et être élues (elle sera adjointe au maire de Lille). Ces ouvrières réclament des galoches de bois et des tabliers de cuir pour éviter les flaques et les projections d’huile. à la demande de Benoît Frachon et de Léon Jouhaux, elle apporte des fiches de paye qui seront exhibées devant les patrons obligés de reconnaître la faiblesse des salaires de femmes.Dès juillet 1940, elle réunit clandestinement des militants communistes et leur propose d’organiser la grève dans le bassin minier. Un devoir contraint, un droit est un conquis. Elle a continué de lutter, y compris après sa déportation dans le camp de Ravensbrück, en 1942…Je pense que la Résistance était alors un geste de survie. Pourquoi a-t-elle été choisie ?Il fallait représenter la Résistance communiste en Europe contre les nazis. Figure du communisme en France, Martha Desrumaux était une ouvrière et… une femme, soit deux raisons d’être oubliée par l’Histoire. J’y ai rencontré Marie-Claude Vaillant-Couturier. Elle était l’avant-dernière d’une famille de sept enfants. Ce n’est pas banal de développer si jeune une conscience politique et d’acquérir des responsabilités dans les combats et les grèves. En 1921, elle adhère au Parti Communiste et apprend à lire et à écrire. Martha Desrumaux aura consacré ses forces à défendre et valoriser les anonymes, ceux dont le militantisme et le travail ont aussi contribué au développement des valeurs de notre société. Elle a appris à écrire mais, quand elle a arrêté de militer, elle n’a pas spécialement consigné son histoire. L’immense majorité des figures mises en avant dans notre histoire sociale sont des hommes. Cette femme en est le symbole. Ouvrière, résistante, déportée, féministe elle a sa place au Panthéon aux côtés de Marie Curie, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Simone Veil. Les 4 et 5 juin, des femmes manifestent à Liévin, Harnes, et Billy-Montigny. Pour quelles raisons l’histoire de Martha Desrumaux est-elle restée dans l’ombre ?Martha Desrumaux vient d’un milieu ouvrier très pauvre du nord de la France. Née le 18 octobre 1897 à Comines (Nord), orpheline de son père à neuf ans, elle... La rencontre Martha Desrumaux avec Clara Zetkin. Entre femmes qui vivaient déjà depuis des années dans la clandestinité, la répression et la lutte, elles avaient les méthodes, le courage et l’organisation. Durant cette « Belle Époque », quand la mort frappait le chef de famille, elle gangrenait tout le foyer ; pas de sécurité sociale et la misère s’installait.Martha n’a pas 9 ans ; elle est placée comme domestique chez des bourgeois dans la banlieue de Lille. Pierre Outteryck est historien.Il est professeur agrégé d’histoire et doctorant à l’université de Lille.Pour nous aider à faire de cette campagne une réussite, merci de signer et de partager la pétition en ligne : www.lstu.fr/martha. En octobre 1927, elle dirige une délégation de femmes à Moscou, et y rencontre la militante allemande Clara Zetkin. Elles étaient invisibles, anonymes. Coïncidence : si Martha Desrumaux devait entrer au Panthéon, elle côtoierait dans la nécropole deux anciennes de Ravensbrück, Germaine Tillon et Geneviève de Gaulle-Anthonioz. De leurs luttes sont nés les lois sociales, les conquis de la Libération tels que le statut des mineurs, les comités d’entreprise ou la sécurité sociale… Oui, tout cela mérite d’être connu et reconnu !Il y a vingt-cinq ans, j’avais rendez-vous chez Claude Willard, grand historien du monde ouvrier. LIEN VERS LA PÉTITION : Née en 1897 à Comines dans le Nord, la jeune Martha Desrumaux est précipitée dans le monde du travail au décès brutal de son père alors qu’elle n’a que 9 ans. Une campagne promeut la mémoire de cette militante ouvrière, féministe et résistante. Martha continue de se battre pour l’égalité des droits des hommes et des femmes. Image d’archive (discours CGT) extraite du Souffle de Martha. « Désormais, on m’écoute comme une dirigeante ! • Cause commune n° 7 - septembre/octobre 2018. Aux Ami.e.s de Martha Desrumaux, "Panthéon, qui a peur de Martha Desrumaux ?" Syndiquée dès l’âge de 13 ans, l’ouvrière textile du Nord lutta tout au long du XXe siècle pour les avancées qui ont permis l’émergence du modèle social français actuel. Toute sa vie, Martha a lutté pour l’émancipation de l’être humain et plus particulièrement pour celle des femmes soumises au patriarcat et au code civil édicté en 1804. Depuis trois ans déjà, notre association les Ami.e.s de Martha Desrumaux a multiplié activités et initiatives afin de faire connaître et reconnaître cette grande figure du mouvement ouvrier. C’est aussi la solidarité qui a permis à beaucoup de femmes, dont Martha Desrumaux, de s’en sortir. Surtout, il ne s’y trouve aucune ouvrière. Elle mérite d’être connue, honorée. Si on s’était intéressé à elle avant, elle serait peut-être devenue une figure universelle. Lors de ses obsèques, il est présenté comme un bon citoyen, un républicain ; sans doute était-il libre penseur. Le symbole est important. Dans le Nord, tous les communistes connaissent son nom, mais elle n’a plus l’ampleur nationale qu’elle a eu de son vivant. D’une augmentation de salaire pour les ouvrières des usines Hassebroucq à la reconnaissance de la pénibilité du travail des mineures de Comines, Desrumaux s’accroche à la moindre victoire. La transmission, l’héritage, la construction du mythe familial sont des concepts très bourgeois. PSG/Barcelone, 8e de finale retour de la Ligue des champions, “Tout simplement noir”, sur Canal + : quatre scènes qui abordent la question noire autrement, “En France, l’école privée est une limite à la mixité”, Album pour enfants : “Le Feu”, une belle leçon de survie chez les petits hommes des cavernes, Deux BD pour enfants qui sortent des cases pour faire des bulles et s’évader au Japon, Circulation(s) au Centquatre, à voir absolument… sur son téléphone mobile, “Survivre”, un festival de littérature qui se réinvente en ligne, Robin Renucci : “Dans cette situation de non-confinement généralisé, je réclame l’ouverture des théâtres !”, Et le triton à bosse vieux de dix-huit mille ans s’est révélé être... un instrument de musique, Mathieu Boogaerts chez les (grands) Bretons, Jimbo Mathus et Andrew Bird, Radical Face, Nightshift, les méconnus pop-folk de la semaine, Podcast : Estelle Yoka-Mossely, une championne par-delà le ring, Podcast : France Culture laisse parler les femmes... et c’est vraiment bien, Sur France Culture, le vertige Sylvia Plath, Trois raisons de (re)lire… Fritz Leiber et ses histoires de chats très perchées, Dans les archives de “Télérama” : Marguerite Duras, “Écrire pour attendre”, PPDA, Darius Rochebin, Gérard Louvin... À la télé, un MeToo à retardement, Cent cinquante ans après la Commune de Paris, l’utopie prend un coup de jeune, Polynésie française : dans les coulisses d’une enquête sur un lourd secret d’État. Dans les milieux ouvriers, ce n’était pas d’usage. Martha desrumaux a dix ans. Martha Desrumaux au Panthéon : briser les murs du silence Par Pierre Outteryck Ouvrière du textile engagée dès l'âge de 13 ans dans le syndicalisme et dès 15 ans en politique, la « pasionaria du Nord » Martha Desrumeaux a consacré toute sa vie (1897-1982) à défendre et valoriser les anonymes, ceux dont le militantisme et le travail ont aussi contribué au développement des valeurs de notre société. C'est ainsi que commence l'article de Frantz Vaillant pour TV5 Monde. Nous connaissons le terrible sort de ces « bonnes à tout faire ». Les seules images qui nous restent des années 1920-1930 sont celles des grosses archives comme celles de Pathé-Gaumont. Elle revient à Comines et affirme : « Je veux être ouvrière ! A month after Simone Veil was interred in the Panthéon, an association is campaigning for French Resistance fighter and trade unionist Martha Desrumaux to … Aux Ami.e.s de Martha Desrumaux, Nous vous remercions de toute l’aide que vous avez apportée à notre campagne Ouvrir le Panthéon au monde ouvrier, Martha Desrumaux, pour une ouvrière au Panthéon. Une bouche de moins à nourrir pour la famille ! Si la démarche aboutit, Martha Desrumaux serait alors la première ouvrière à entrer au Panthéon. Ce fut la plus grande grève dans l’Europe occupée ; le premier convoi de déportés, parti de France pour l’Allemagne le 11 juin 1941, fut exclusivement composé de mineurs. En réalité, c’était une désignation plutôt symbolique puisqu’elle n’a pas vraiment siégé, notamment parce qu’elle avait le typhus. Merci encore à vous toutes et tous. Elle encourage les femmes à entrer dans la lutte : certaines d’entre-elles travaillent mais ne sont pas organisées. Pour le réalisateur, toute la classe ouvrière reste négligée dans l’histoire du XXe siècle. « Lorsque je parle d’elle, j’aborde toute l’histoire de la classe ouvrière, de son émancipation, de ce qu’elle a mis en œuvre et apporté à la société et notamment aux femmes au XXe siècle », François Perlier. Durant les grèves de 1936, elle est la seule femme présente aux négociations de Matignon (7 juin 1936). Son engagement est donc le fruit de la rencontre entre un caractère très fort et une époque singulière. Ces groupes ne filmaient le plus souvent que des personnages publics illustres ; pour ainsi dire seulement des hommes. Martha Desrumaux Pour l’entrée au Panthéon d’une figure féminine emblématique de notre histoire populaire. Martha desrumaux, symbole des luttes féministes de la classe ouvrière. Martha Desrumaux aura consacré ses forces à défendre et valoriser les anonymes, ceux dont le militantisme et le travail ont aussi contribué au développement des valeurs de notre société. Martha Desrumaux n’a pas non plus eu une descendance qui a cultivé sa mémoire politique, du moins jusqu’à sa petite-fille Sylvie à qui elle a légué un album. Grande gueule, Florimond, le père, avait été licencié de l’usine à gaz où il travaillait et avait ouvert un petit commerce pour nourrir sa famille. J’ai été attiré par la rupture de mémoire, comme si cette injustice représentait tout l’oubli de la classe ouvrière. Aux Ami.e.s de Martha Desrumaux, Évènement sur les ondes nationales.... Demain, le 8 mars, journée internationale de lutte des droits des femmes, Martha sera mise à l'honneur sur Europe 1 dans l'émission de Franck Ferrand, Au coeur de l'Histoire, de 14 à 15 h... Alors toutes et tous pour écouter le récit de vie de Martha ! Il n’existe pas les mêmes potentialités d’ascension sociale aujourd’hui. Dans les camps, elle a retrouvé des camarades communistes, déportées bien avant et qui avaient pensé l’organisation. Lorsque je parle de Martha Desrumaux, j’aborde derrière elle toute l’histoire de la classe ouvrière, de son émancipation, de ce qu’elle a mis en œuvre et apporté à la société et notamment aux femmes au XXe siècle. Ils furent les porteurs de cette résistance populaire qui combattit l’occupation et favorisa le programme démocratique du Conseil national de la Résistance : Les Jours heureux.Le 26 août 1941, Martha est arrêtée. Une très grande dirigeante ouvrièreMartha Desrumaux naît en 1897 à Comines dans le Nord, au bord de la Lys, rivière frontière avec la Belgique. Une campagne nationale se met en place pour que Martha Desrumaux, Lilloise, ouvrière, féministe, syndicaliste et femme d’exception entre au Panthéon. En termes de profil et de notoriété, elle correspondait. Que comprenez-vous par là ?Quand Pierre Outteryck parle de « droit de mémoire », il évoque un manque de reconnaissance de la classe ouvrière, qui n’est pas du tout estimée ni reconnue dans l’Histoire. Avec le documentaire “Le Souffle de Martha”, diffusé ce lundi 8 mars sur LCP, François Perlier répare un peu cette injustice en célèbrant le destin de cette femme qui, selon l’historienne Michelle Perrot, “avait quelque chose d’exceptionnel”. Elle était l’avant-dernière d’une famille de sept enfants. Martha Desrumaux fut une des premières femmes députées, en 1945. Comment avez-vous découvert cette militante au destin atypique ?J’ai découvert Martha Desrumaux alors que je terminais un documentaire à propos de Camille Senon, elle aussi figure syndicaliste et féministe centrale du XXe siècle. Les archives concernant les mines comportent infiniment plus d’images d’hommes, de même dans l’industrie textile, alors que la main-d’œuvre était majoritairement féminine. Cette femme en est le symbole. Martha Desrumaux avait un fort caractère, une grande gueule, était très courageuse et a donc été repérée par les syndicats et le Parti communiste. De son activité inlassable, retenons quelques dates.